3 novembre 2022
200 leaders rassemblés pour améliorer la transition au collégial des jeunes Montréalaises et Montréalais
Qui sont les finissant-e-s de 5e secondaire les plus à risque de ne pas poursuivre leurs études vers le cégep, ou d’en décrocher rapidement ? De nouvelles données sur les enjeux liés aux trajectoires de transition secondaire-collégial et de réussite des jeunes Montréalaises et Montréalais ont été présentées aujourd’hui à plus de 200 leaders montréalais concernés par cette transition, dans le cadre d’un événement d’envergure organisé par Réseau réussite Montréal (RRM) et le Regroupement des cégeps de Montréal (RCM).
Des données inédites
C’est en présence de dirigeant-e-s et de professionnel-le-s des milieux secondaire et collégial, de leurs partenaires et de plusieurs représentant-e-s des ministères de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur que Michaël Gaudreault, chercheur pour le Centre d’étude des conditions de vie et des besoins de la population (ÉCOBES), a présenté certaines de ces données inédites.
Quelques données issues des travaux menés par RRM et le RCM, présentées par ÉCOBES
- La plupart des finissant-e-s admissibles (en voie de réussir les matières obligatoires pour l’obtention d’un DES) sont admis au cégep.
- Les élèves qui fréquentent un programme régulier au secondaire atteignent moins le cégep. Leur taux d’admission est toutefois relativement élevé.
- Près d’un jeune sur deux (46 %) ne fréquentant pas le cégep a tout de même fait une demande d’admission au SRAM.
- Les étudiant-e-s qui s’inscrivent au cégep avec un délai, soit après la session d’automne suivant la fin du parcours secondaire, affichent une plus faible réussite des cours de première session et sont moins persévérants dans leurs études collégiales.
- Certains sous-groupes atteignent plus difficilement les études collégiales (garçons, élèves avec plan d’intervention, retard scolaire, moyenne générale faible au secondaire (MGS) faible, EHDAA et jeunes issus de milieux défavorisés). Et les élèves issus de ces groupes qui y parviennent sont confrontés à des enjeux de réussite.
- Les travaux en cours suggèrent quatre parcours de non-poursuite des études au collégial :
- Ceux qui ne font pas de demande au collégial.
- Ceux qui font une demande, mais ne sont pas admis.
- Ceux qui font une demande, sont admis, mais ne se présentent pas.
- Ceux qui font une demande, sont admis, mais abandonnent en cours de première session.
Un portrait à suivre dans le temps
La mobilisation autour de cet événement démontre la volonté des milieux secondaire et collégial à collaborer et à poursuivre les travaux régionaux afin de favoriser une transition de qualité vers le collégial. Le monitorage de l’évolution de la situation des jeunes durant cette période est au cœur de la poursuite des travaux. En effet, l’analyse des données ainsi obtenues et leur diffusion permettront, entre autres, de mieux préparer les finissant-e-s du secondaire à leur entrée au cégep et de favoriser davantage l’accès aux études postsecondaires de certains sous-groupes plus vulnérables.
Ces efforts régionaux s’ajoutent à ceux déployés dans chaque école et dans chaque cégep de l’île de Montréal afin d’offrir l’accès à l’enseignement supérieur au plus grand nombre.
La complexité de Montréal
Pour les instigateurs de la rencontre, la suite des travaux passe d’abord par la mobilisation régionale. Elle devra également s’appuyer sur des mesures qui prendront en compte la complexité et les particularités de l’écosystème montréalais. À titre d’exemple, Montréal compte :
- un très grand nombre d’institutions et d’acteurs concernés par la transition secondaire-collégial, à savoir plus de 95 écoles secondaires et 12 cégeps publics, auxquels s’ajoutent des centres de formation générale des adultes et des écoles et collèges privés ;
- la majorité des élèves québécois inscrits dans les classes d’accueil au niveau secondaire ;
- un nombre important de territoires présentant des indices de défavorisation élevée.
Historique de la démarche
À la suite de la publication du Rapport sur l’état et les besoins de l’éducation 2014-2016 du Conseil supérieur de l’éducation, RRM et le RCM ont mis sur pied, dès 2018, une « Table de travail sur l’enjeu du passage au collégial », appuyée dans ses travaux par ÉCOBES. Siègent entre autres à cette table : les cinq centres de services et commissions scolaires et les 12 cégeps de l’île de Montréal, le Service régional d’admission du Montréal métropolitain – SRAM, la Santé publique de Montréal et la Table des Carrefours jeunesse-emploi de l’Île-de-Montréal.
La Table de travail s’est dotée d’un plan d’action qui, en plus de documenter la situation, vise des travaux interordres sur la préparation des élèves en français et sciences.
Réseau réussite Montréal et Regroupement des cégeps de Montréal